Prajwal Parajuly, Aucune terre n'est la sienne (mardi, 26 mai 2020)
Véronique m'avait donné envie de découvrir cette nouvelle en partageant le lien sur le groupe Facebook des étapes indiennes mais j'ai finalement eu le déclic hier soir en lisant l'avis de PatiVore.
Cette nouvelle est extraite de la revue littéraire d'Asie, Cartes et territoires N°4. La lecture en ligne est gratuite sur le site des éditions Jentayu, en suivant ce lien.
Illustration : © Public Child. Source image : Editions-Jentayu.fr
Anamika vit dans un camp de réfugiés, au Népal, avec son père et ses filles. Avant elle vivait au Bhoutan. Son premier mari, révolutionnaire dans l'âme a porté l’opprobre sur la famille qui a été expulsée pour traîtrise, malgré la séparation d'avec ce dernier.
Son second-mari, rencontré au camp, est un homme stupide et violent.
Aller vivre Amérique, une possibilité pour certains réfugiés. Anamika y voit peut-être un espoir de recommencer une nouvelle vie là-bas.
Anamika a un sacré caractère et un bon sens de la répartie qui lui permettent de se détacher des insultes qu'elle reçoit au camp. Ses seuls crimes aux yeux des autres : s'être remariée et les avoir quittés tous les deux. Même si dans le second cas, c'est plutôt son mari qui lui a dit de partir. La raison est accablante mais malheureusement pas surprenante.
Plusieurs sujets sont évoqués : le désir d'avoir un fils, le contexte difficile entre le Bhoutan et le Népal, et l'espoir que représente le départ en Amérique pour les réfugiés. Le second-mari s’incruste d'ailleurs dans ce projet, sans qu'on l'y ait invité.
La fin est ouverte. On ne sait finalement pas si leur dossier pour l'Amérique a été accepté mais on ne peut que le souhaiter pour cette femme qui n'aspire pas à revenir vivre au Bhoutan et ne souhaite pas non plus s'installer au Népal.
J'ai particulièrement apprécié l'entretien de la fin qui finalement libère les personnages de leurs inquiétudes, en abordant les sujets qui fâchent. La liberté des mœurs, c'est quand même sacré!
J'ai aimé la lecture de cette nouvelle et je serais curieuse de découvrir le roman de Prajwal Parajuly.
Extrait
— Dans ce cas, je ne serai sans doute pas choisie.
— Oui, le camp se renseigne aussi sur le caractère des gens. Tout le monde est au courant de ton second mariage. »
Le bus cracha une fumée noire sur Anamika lorsqu’il fonça sur la route. Les passagers, tels des noceurs partant pique-niquer, chantaient des chansons de Bollywood.
Anamika savait que la femme disait cela sans méchanceté. Sans compter qu’elle avait raison. Anamika elle-même se considérait comme une femme de mœurs légères. Elle avait beau essayer de trouver les meilleurs arguments pour justifier ses actes, elle savait en son for intérieur qu’elle avait mal agi et qu’elle le paierait un jour.
Pour en savoir plus sur Les Étapes Indiennes
13:58 Écrit par Hilde | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : aucune terre n'est la sienne, prajwal paradjuly, nouvelle, les étapes indienne | | | Facebook | |
Commentaires
Oh oui vous donnez vraiment envie de lire didonc....de chouettes et tragiques nouvelles quand meme...;)
Écrit par : rachel | mardi, 26 mai 2020
La vie est dure pour certaines, ça fait mal au cœur mais j'aime quand il y a de l'espoir. N'hésite pas à la lire à ton tour! ;)
Écrit par : Hilde | mardi, 26 mai 2020
Oh s'il y a de l'espoir...je vais tenter...;)
Écrit par : rachel | mercredi, 27 mai 2020
Une belle histoire, apparemment. Les thèmes sont forts et authentiques !
Écrit par : FondantGrignote | mercredi, 27 mai 2020
Oui, c'est un récit assez rude mais touchant.
Écrit par : Hilde | mercredi, 27 mai 2020
Tu me donnes vraiment envie de lire de la littérature indienne. :-)
Écrit par : maggie | mercredi, 27 mai 2020
C'est l'occasion de se lancer avec cette nouvelle accessible en ligne! ; )
Écrit par : Hilde | mercredi, 27 mai 2020
Merci pour l'info de cette lecture en ligne
Écrit par : gambadou | mercredi, 27 mai 2020
Je t'en prie! Si tu as l'occasion de la lire, n'hésite pas à partager ton avis. :)
Écrit par : Hilde | vendredi, 29 mai 2020
Ça a l'air intéressant à lire ! Et l'illustration avec la jeune fille qui pleure est très belle.
Écrit par : Chicky Poo | vendredi, 29 mai 2020
Oui c'est le cas. Le contexte est particulier et la vie d'Anamika pas vraiment un long fleuve tranquille. C'est bien illustré aussi.
Écrit par : Hilde | vendredi, 29 mai 2020
J'aime beaucoup la revue Jentayu. J'ai plusieurs numéros dans ma bibliothèque: ceux dédiés à des pays (Mongolie, Thaïlande...). Il y a des textes (poèmes et nouvelles) inédits formidables
Écrit par : doudoumatous | dimanche, 19 février 2023