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La Fabrique du Crétin

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medium_La_fabrique_du_cretin.jpgUn document de Jean-Paul Brighelli

Nos enfants ne savent plus lire, ni compter, ni penser. Le constat est terrible, et ses causes moins obscures qu'on ne veut bien le dire. Un enchaînement de bonnes intentions mal maîtrisées et de calculs intéressés a délité en une trentaine d'années ce qui fut l'un des meilleurs systèmes éducatifs au monde. Faut-il incriminer les politiques, les profs, les parents, les syndicats, les programmes?

En tout cas, la Nouvelle Pédagogie a fait ses "preuves": l'école a cessé d'être le moteur d'un ascenseur social défaillant. Ceux qui sont nés dans la rue, désormais y restent. Dés lors, que faire?

Quelle idée m'a prise d'acheter un livre aussi polémique...

Je suis passée par deux phases. La première: agacée, énervée par le ton condescendant et supérieur que prend l'auteur quand il parle des jeunes d'aujourd'hui et d'hier. On trouve dans ce livre des amalgames, des exagérations, une nostalgie excessive de l'école des années 50, les mêmes arguments qu'on pouvait déjà entendre il y a dix ans, un ton alarmiste à outrance bref, j'envisageais déjà de passer à autre chose. Au bout d'un moment, ça fatigue d'entendre toujours le même discours.

Et puis, une petite lumière au bout du tunnel, il s'est mis à parler d'histoire, de littérature, de l'importance de donner à tous les élèves les mêmes chances de réussite, l’accès aux connaissances... Enfin, l'écriture était plus posée, moins agressive et il envisageait même des solutions assez cohérentes.

Franchement, je ne peux pas conseiller ce livre, j'ai déjà eu du mal à en faire une critique mais ça permet de réfléchir, ça empêche le cerveau de tourner en rond, c'est certain. 

Commentaires

  • Chère Hilde

    j'ai beaucoup entendu parler de ce brulôt dans ma chère école... et il me semble que son auteur intervenait souvent à la télé au moment du CPE. Peu importe le constat alarmant, sans doute en partie vrai mais aussi complètement exagéré... peux-tu nous donner quelques exemples de mesures préconisées par ce cher auteur ? J'aimerais bien connaître son point de vue à ce sujet (pour le reste, je crois qu'on l'a compris, le système éducatif français est à revoir -bon, ce en quoi il a peut-être raison quand tu vois la valeur de de nos diplômes, mais on peut se passer du portrait ultra sombre et peut-être caricatural !)

    Merci pour ces informations:)
    Fidèlement
    Cissou

  • Bonjour Hilde,

    Je suis peut-être crétin moi aussi, mais je me pose une question : comment faites-vous pour analyser tous ces livres ? Est-ce votre métier ?

    Non, moi, je ne trouve pas trop fort le livre de Brighelli, ce monsieur est un peu partisan peut-être, mais ce qu'il propose serait assez salutaire !! Mais est-il possible de faire quelque chose ?

    J'ai suivi de prés la scolarité de mes trois enfants, puis maintenant de mes petits enfants, et je ne peux que constater la dégradation effarante de l'enseignement de l'Education Nationale depuis, à peu prés, les années 80/85 ... A mon humble avis cette détérioration vient surtout du manque de respect des éducateurs eux-mêmes envers leur métier !!

  • Bonjour Mauridub, non ce n'est pas mon métier d'analyser tous ces livres, je le fais par plaisir, par envie.

    Mes commentaires sont loin d'être parfaits, il y bien sûr plein de critiques à faire et, peut-être un manque de précisions dans mes notes, j'en suis bien consciente mais j'essaye juste de donner mon avis, de dire ce que je ressens après la lecture d'un livre.

    J'ai bien essayé de trouver un emploi en bibliothèque ou en librairie mais je sors de "la fabrique de crétin" et je n'ai eu que des réponses négatives ;-) Je passe maintenant des épreuves pour suivre une formation professionnelle dans l'Animation pour tenter de faire quelque chose de ma "Licence ANPE". (rien à voir avec mon parcours d'origine mais je suis vraiment motivée pour m'en sortir)

    Voilà pourquoi je trouve que Brighelli va trop loin. Il dit des choses justes, certes mais sur un ton parfois condescendant et supèrieur. On a même parfois l'impression qu'il méprise les jeunes et qu'il sait tout. Je trouve ça insupportable. Mais je suis tout à fait d'accord, en ce qui concerne le fond, la dégradation de l'enseignement, et tous les problèmes qu'il faudrait résoudre et vite pour éviter que des générations se retrouvent prises au piège d'un système injuste.

    Bonne continuation et bonne soirée Mauridub.

  • Je me permets de réagir au commentaire de Mauridub, même si je ne suis qu'une simple lectrice fidèle de ce blog. Je souhaiterais simplement dire que si l'on a tendance à penser que le niveau d'enseignement se dégrade depuis des années en France, le phénomène est à mon avis beaucoup plus complexe et donc sans doute, plus difficile à résoudre. Bien sûr il y a certaines zones défavorisées qui sont les premières à pâtir de certaines réformes de l'enseignement absolument désastreuses (sans parler des classes bondées). Mais je pense que plus généralement, c'est peut-être notre système élitiste qui est à blâmer. J'ai la chance d'avoir toujours été dans de bonnes classes, d'avoir eu globalement de très bons professeurs, ce qui m'a certainement beaucoup aidée plus tard dans mes études. Là encore j'ai de la chance. Mais tout le monde sait qu'en France, pour être dans la bonne classe il faut faire allemand ou anglais renforcé ou une langue morte. De même le système de dérogation fait que dans une même ville, si tranquille soit-elle, on parle de "bon collège" et "mauvais collège". Plus tard, au lycée, on prétend qu'il faut faire un bac S pour être avec les meilleurs et s'en sortir après. Et finalement, quand on va à l'université pour se spécialiser, même dans une très bonne filière, on est toujours comparés aux grandes écoles, à de rares exceptions près. Je le vois tout autour de moi et cela crée une tension entre jeunes qui est à mon avis très négative à long terme, car elle ne fera que se cristalliser. Je pense donc que malgré les critiques (très nombreuses et très justes) que l'on peut faire à notre système scolaire, il est aussi urgent de redonner leur juste valeur à des formations injustement laissées de côté par snobisme. Car tant qu'on n'admettra pas le fait qu'une classe littéraire ne conduit pas directement au chômage, que l'on peut avoir plusieurs choix en terme d'établissements et que les spécialisations en fac sont complèmentaires des grandes écoles généralistes, on risque de continuer à attribuer des crédits aux formations consacrées en sacrifiant tout un pan de la société qui pourrait tout à fait s'épanouir.
    Excusez-moi pour ce commentaire un peu long, mais j'avoue que c'est un débat qui me tient à coeur, notamment en tant qu'étudiante et future salariée.

  • Je voudrais simplement préciser que mon commentaire est un simple point de vue général et non une contestation des remarques précédentes, que je comprends tout à fait.

  • Bonjour Hylde et Cissou,

    D'abord, bravo à Cissou pour le site " parisarte ",c'est splendide, quelle maîtrise dans la construction de sites!

    Et bravo à Hylde pour les analyses de livres... lisez-vous encore des auteurs un peu passés de mode ? ( Giono, Yourcenar, Lacarrière, Dhotel, Saint-Exupéry )



    Evidemment, il est difficile de concilier les points de vue de jeunes diplomés ( ées ), qui estiment que leurs diplomes sont des sésames, avec le point de vue d'un vieux crocodile dont les universités ont été l'atelier, l'usine, les boites, la lutte permanente pour la croûte et la place à obtenir.... et quarante-six ans sur le tas...

    J'ai eu des grands parents illettrés mais heureux de vivre, j'ai trois enfants qui ont faits des études supérieures, deux sont ingénieurs, l'autre fonctionnaire, les trois ont fait tout leur parcours dans le public, matériellement ils ont réussi mais ne sermblent pas trés heureux, et je ne peux que constater que leur comportement humain se conjugue avec barbarie.... Et ce sont des gens comme eux qui sont aujourd 'hui aux postes de pouvoir, partout, et je crois qu'ils mènent la France au chaos, car ils ont oublié depuis trente huit ans ce qui était les fondements primordiaux du bon fonctionnement de la vieille Gaule : l'honnêteté, la vérité, l'authenticité.... et j'ajoute aussi, en prime, les rêgles de base du christianisme.

    Dans tous les domaines, lorsque l'on jette aux orties tout ce que nos ancètres avaient longuement appris et testés, il faut s'attendre à des effets secondaires : on en est là aujourd'hui !!

    Peut-être que cette nouvelle conception de la vie sociale portera des fruits dans un siècle ou deux, mais pour le moment notre socièté ne semble plus avoir aucunes rêgles, et cela ne réussit qu'aux aigrefins et aus filous !!

    Alors c'est vrai que monsieur Brighelli exagère, car il y a dans l'Education Nationale encore beaucoup de gens compétents, mais l'esprit n'y est plus, la pédagogie ne peut être qu'une vocation au service de la communauté.

  • Chères Mauridub et Hilde,

    c'est avec plaisir que je suis cet échange que je trouve très intéressant. Hilde et moi sommes passées par le même collège et le même lycée mais nos parcours restent très différents, et bien sûr nous n'avons pas le même recul que vous, Mauridub.

    Personnellement je ne défends pas avec conviction la valeur de tous nos diplômes. Malheureusement le BAC n'a plus aucune valeur, c'est simplement un sésame pour les entrées sur sélection. Quant aux différentes filières, elles sont inégales selon les facultés mais je crois que beaucoup d'étudiants pourraient mieux s'en sortir en enrichissant leur CV d'expériences personnelles et de stages. J'ai vu autour de moi que beaucoup se reposaient uniquement sur le diplôme dans un premier temps, et le passage à la vie active se fait toujours difficilement. Quant à moi, j'ai beau avoir la chance d'être dans des établissements très demandés par les entreprises, je ne me fais pas d'illusions sur l'avenir et ne m'attends pas à tout voir en rose. Je songe même à partir à Londres ou aux Etats-Unis si nécessaire. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui nos carrières ne sont plus tracées d'avance, ce qui a certains avantages (mobilité, multiplicité des expériences...) mais de gros inconvénients (essentiellement l'instabilité à tous les niveaux de poste et un environnement de travail assez malsain dans beaucoup d'entreprises).

    Pour répondre à Mauridub, c'est vrai que l'enseignement a été prodondément modifié ces dernières années. Ma mère était professeur et ne cessait de se plaindre de la baisse générale du niveau dans les dernières années et surtout des sureffectifs. Je me rends compte aussi en discutant par exemple avec mon père qui a suivi une filière scientifique que l'enseignement des langues mortes et du français était beaucoup plus rigoureux à son époque. Pour ma part, j'ai suivi sans conviction des cours de latin que j'ai détestés et je n'en ai pas retenu grand-chose. Quant au français, j'adore lire mais il est vrai qu'en cours nous n'avions à lire que trois ou quatre livres par an, que nous avons vu très peu d'auteurs et qu'un seul professeur a pris la peine de situer chaque livre étudié dans son contexte historique et social.

    Quant aux valeurs d'honnêteté ou d'authencité, je suppose que leur apprentissage est souvent laissé à la charge des élèves et de leurs parents, même si pour ma part j'ai eu des institutrices très à cheval sur tous les principes élémentaires d'intégrité, de politesse, etc...

    J'en profite pour vous remercier pour vos compliments sur Parisarte qui m'ont vraiment fait très plaisir. J'espère que nous pourrons l'améliorer petit à petit, nous essayons de faire de notre mieux. Je n'ai pas effectué la construction du site mais je m'occupe essentiellement des articles et des photos. Notre site devrait bientôt avoir de nouvelles revues alors je serais très heureuse de vous y revoir bientôt.

    J'en profite pour vous inviter à voir mon tout nouveau blog (bien vide pour l'instant...), "My Lou Blog" en lien à droite (merci Hilde !!).

    Bon week-end à tous sur le Livroblog!

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