La piscine - Les abeilles - La grossesse
Aujourd'hui, la plume féminine nipponne est à l'honneur, toujours dans le cadre du Challenge Un Mois au Japon. J'ai choisi ce recueil de trois nouvelles de Yôko Ogawa offert par Lou, il y a trèèèèèèèèèèès longtemps! Ce n'est pas la première fois que je lis cette auteure, appréciant son style et parfois déroutée par l'atmosphère de ses nouvelles.
Babel, 1998
"Dans La Piscine, la fille du directeur d’un orphelinat partage la vie quotidienne de tous les enfants de l’institution, exactement comme si elle non plus n’avait pas de famille. Deux plaisirs compensent cette situation : regarder un adolescent s’exercer à plonger dans la piscine, et tourmenter une petite fille dont les pleurs lui procurent un apaisement inégalable…"
L'ambiance de cette première nouvelle est assez malsaine et dérangeante entre l'obsession de la jeune fille pour le corps du nageur et cette cruauté gratuite envers la petite fille, ça fait froid dans le dos.
"Le corps souple et élancé de Jun traverse la couche superficielle de mes sentiments pour être absorbé au plus profond de mon être. Dés que sa silhouette apparaît entre les bulles, la surface ébranlée de l'eau suit le contour de ses épaules qu'elle recouvre comme un voile." page 10
Les abeilles raconte l'histoire d'une jeune femme ayant inscrit son cousin dans la résidence universitaire où elle même a fait ses études. Cependant, la résidence n'est plus ce qu'elle était, un peu à l'image de son directeur.
Une atmosphère inquiétante et bien étrange qui déconnecte un peu notre personnage de la réalité. Le fameux cousin disparaît. On imagine le pire mais ce qui est découvert n'est pas vraiment ce qu'on imaginait.
Dans la troisième nouvelle, la narratrice observe la grossesse de sa sœur et le lien étrange qu'entretient cette dernière avec la nourriture.
Cette grossesse est décrite sous un angle un peu froid. On se retrouve dans la tête de la narratrice qui imagine bien des choses. C'est un peu écœurant entre les nausées de la jeune femme et les orgies de confiture de pamplemousse.
Dans l'ensemble, j'ai trouvé une belle écriture, des descriptions un peu mélancoliques, aux accents poétiques et de quoi perturber le lecteur ou la lectrice.
Les fins de ces trois nouvelles sont évasives au possible et laissent errer l'imagination.
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Lou et Hilde
Commentaires
J'aime beaucoup cette auteure mais j'hésite toujours à choisir des nouvelles...
oh bin je trouve que cette atmosphere se retrouve dans le livre que je viens de finir de Yogo.....oui j'ai bien aime mais cela me gene....mais l'ecriture est toujours la et plaisante
Oh là là il faudrait que je le relise, je ne m'en souviens plus vraiment... J'avais bien aimé ces textes courts, je trouve qu'ils donnent une assez bonne idée de ce que peut être l'univers d'Ogawa dans ses romans les plus étranges. Je cherche désespérément "Tendres plaintes", reçu en cadeau et adoré, il a disparu de mes étagères... j'ai repris mes recherches avec le mois au Japon mais en vain :(
Je ne connaissais ni le livre, ni l'autrice, mais tu me donnes bien envie de les découvrir :D
Merci pour cette découverte! Je le note. Bon week end :-)