Anthologie Maisons Hantées
Aujourd'hui, je vous emmène en visite dans différentes maisons hantées, des lieux maudits, où il ne fait pas bon s'aventurer...
Âmes sensibles s'abstenir!
Éditions Luciférine, 2015
Auteur(e)s: Chris Vilhelm – Raphaël Boudin – Quentin Foureau – Jérémy Bouquin – V.F.F. Pouget – Yann Isoardi – Antoine Techenet – Emmanuel Delporte – Mahaut Davenel – Vincent Tassy – Hélène Duc – Mickaël Feugray – Nicolas Saintier – Floriane Soulas – David Mons – Bruno Pochesci – Jean-Charles Flamion
Gardons la lumière allumée encore un peu...
J'aime ces histoires de maisons hantées alors imaginez un peu lorsque j'ai découvert l'existence de cette anthologie! Il fallait que je parte en exploration, que je pousse les portes de ces demeures infernales, à mes risques et périls.
On minimise les conséquences pour le lecteur ou la lectrice, mais les dommages peuvent être importants.
Pour commencer, l'imagination travaille, entraînant des difficultés pour trouver le sommeil: un grincement suspect, la porte de la chatière qui se referme, le bruit de petites pattes sur le plancher.
Le cœur battant, à l'écoute du moindre bruit, et si ce n'était pas le chat! La trouille peut s’immiscer et transformer nos rêves en cauchemars. Quant aux grincements, c'est la maison qui travaille, ça va de soit!
Plongeons au cœur de l'horreur...
Ces histoires, dix-sept en tout, tiennent leurs promesses en matière d'horreur et de détails sordides. La plus glauque, est sans hésiter la dernière du recueil: Dehors il neige, fin du monde et nécrophagie au menu.
Mais ce n'est peut-être pas le pire, question de point de vue. Lorsque le sexe s'invite dans les récits fantastiques, ça me dérange énormément et c'est le cas ici avec plusieurs nouvelles:
-> Motel K, une histoire qui ne m'a pas convaincue mais les allusions sexuelles n'y sont pour rien.
-> Amphytryon, Sida, drogue, viol, c'est tellement descriptif, presque insoutenable à lire avec aucune envie de s'y replonger. J'atteins là mes limites, le plaisir de lire disparaît complètement. Question de sensibilité.
-> 65 de la rue Bouscarrat, Tournée différemment, celle-ci m'aurait vraiment plu, l'originalité aurait pris le dessus avec cette histoire de fresques.
-> Annabelle a le mérite d'être drôle, la chute est tellement inattendue. Rire d'horreur, c'est un peu étrange. Je n'ai pas pu m'empêcher de me faire la réflexion.
Dans l'ensemble, ces nouvelles se lisent avec facilité, l'écriture est assez soignée. Une seule m'a posé problème, avec un style très familier: Cambrousse Punk.
J'en profite pour évoquer les illustrations en noir et blanc, qui agrément cette anthologie: une pour chaque récit. J'aime beaucoup.
Enfin, certaines ambiances m'ont particulièrement plu.
-> Dans Jeux d'enfants et Kolka, j'ai presque senti un petit courant d'air froid à la fin, c'est bien mené et très efficace.
-> Le 145 rue Lafayette et La Vénus aux épines m'ont marquée. L’angoisse est au rendez-vous d'abord avec cet hôtel plus vaste qu'il n'y paraît transformé en tombeau, puis avec cette maison ayant servi à un "culte infâme". Je fais une fixation sur les chiots, image traumatisante.
-> Dans un autre genre, j'ai beaucoup apprécié Classifié, bien rythmée sur le thème de la sorcellerie, Walpurgis est même évoqué.
-> Métafiction m'a bien dérangée avec ses filles coincées dans des livres (brrr) et Le Murmure des pierres, me laisse aussi une impression d'étrangeté.
Avis funèbre
J'ai donc trouvé dans ce recueil des histoires plaisantes, déplaisantes, parfois déroutantes, effrayantes (voir carrément flippantes), passionnantes, pas toujours convaincantes, parfois dégoûtantes. Rassurez-vous, j'en ai presque fini avec les rimes en "ante".
Tout ne m'a pas plu dans ce recueil mais ça reste quand même une découverte intéressante pour l'amatrice de maisons hantées. Un grand merci à Babelio qui m'a permis de les explorer.
Mon sommeil n'a pas été troublé, j'ai pu éteindre la lumière et ignorer les bruits suspects de la maison.