Trois questions posées à Philippe Duchateau
Philippe Duchateau, auteur du Château de Walpurgis a accepté de répondre à quelques questions pour le Livroblog, c'est ce que je vous propose de découvrir aujourd'hui. Bonne lecture.
- Qu’est-ce qui vous a donné envie d’écrire cette histoire?
"Enfant j’ai toujours adoré les grandes demeures abandonnées, dans lesquels on se promène avec, au creux du ventre, un léger sentiment d’angoisse.
Fan de Tintin, j’aime les personnages récurrents, qu’on retrouve d’une aventure à l’autre et qui se construisent sous nos yeux.
Plus tard, c’est la littérature gothique du XIXème siècle qui a attiré mon attention: Bram Stoker, Mary Shelley, Ann Radcliffe, Maturin.
Le thème du personnage extirpé de la banalité de sa vie et plongé dans un univers qui le dépasse me fascinait.
C’est ainsi qu’est né Josuan, jeune homme rationnel, plein de bonnes intentions, un peu naïf peut-être, et dont les aventures vont l’amener à se poser beaucoup de question sur l’emprise du surnaturel et le sens de sa vie en général. "
- Est-ce qu’il y a un message que vous souhaitez faire passer aux lecteurs?
"Oui, bien sûr. Les habitants du château de Walpurgis sont de vaniteux compères, cyniques et repliés sur eux-mêmes.
Ils ont mal digéré la philosophie subversive de Max Stirner dont une des devises figure en lettres d’or dans le hall de leur château (Aussi bien que Dieu, je suis la négation de tout le reste.
Je suis pour moi tout, je suis l’Unique)
Le défi auquel se retrouve confronté Josuan consiste avant tout à conserver son intégrité, à préserver intacte son aptitude à l’empathie.
Submergé de déclarations péremptoires à l’occasion de son premier repas au château, il déclare “Dieu, c’est la discordance entre un univers infini, glacial, fait de concrétions pierreuses, d’espaces morts, d’accumulations gazeuses et le miracle de notre monde grouillant de vie, de variété, le miracle des sentiments, de la beauté, de la conscience de soi et des autres!” Il résiste à la tentation du cynisme et de l’anarchisme individuel!
L’aspect loufoque de certaines scènes n’est qu’un paravent, une manière de mettre en valeur cette lutte intérieure qui, malheureusement - dans notre monde matérialiste et profondément égoïste -, relève d’une sombre actualité."
- Qu’est-ce qui vous inspire le plus pour écrire?
"Les émotions. Ce qu’on ressent profondément et que l’on aimerait pouvoir transcrire. La beauté sereine d’un paysage matinal, un regard qui se trouble sous le contrecoup de la tendresse, mille détails qu’on voudrait fixer et partager!
Écrire, c’est se battre, mot à mot, pied à pied: lutter pour traduire en phrases cohérentes la petite musique de la pensée!"
Mes questions posées aux auteurs
- Marie Diaz pour La Reine des Glaces (2011)
- Cécile Duquenne pour Entrechats (2013)
- Feibi Chen pour Musashi sur TAG (2014)